[P2P-F] Fwd: Wtrlt: [financialization_of_nature] Equateur: marche indigène contre le...
Michel Bauwens
michel at p2pfoundation.net
Thu Jul 10 04:14:44 CEST 2014
*Equateur: marche indigène contre le président Correa
à Quito*
Après une marche de plusieurs jours, des indiens d'Équateur se sont
rassemblés mardi à Quito pour protester contre la politique du
gouvernement, en particulier contre une loi qui leur retire la gestion de
l'eau dans certains territoires.
Sous forte escorte policière, des centaines de personnes ont manifesté
contre le président socialiste Rafael Correa, inquiets des conséquences
environnementales de cette loi ou encore de l'exploitation à grande échelle
des ressources naturelles.
"Nous marchons pour rejeter sa politique contre le peuple équatorien,
contre les paysans, comme l'approbation de la loi sur l'eau", a déclaré à
l'AFP Vicenta Minda, une membre de l'ethnie Saraguro, partie depuis le 21
juin de sa région de Zamora Chinchipe, à 700 kilomètres au sud de la
capitale.
Les manifestants ont défilé derrière une gigantesque banderole portant
l'inscription "nous sommes l'eau". La nouvelle loi a accordé à l'État la
gestion exclusive des ressources hydrauliques alors que les communautés
indigènes en étaient traditionnellement chargées dans certaines zones.
Les opposants au gouvernement, qui dénoncent un projet de loi permettant la
réélection indéfinie, ont annoncé leur intention d'installer à Quito un
"parlement" symbolique pour réunir tous les mécontents de la politique
actuelle.
"Nous allons installer un parlement des peuples et nous y convoquons tous
les secteurs qui se sont sentis lésés par ce gouvernement", a lancé
Salvador Quishpe, leader du mouvement.
Au pouvoir depuis 2007, M. Correa, une des figures de la gauche
antilibérale en Amérique latine, est soutenu par d'autres associations
indigènes et jouit toujours d'une forte popularité pour avoir mis en oeuvre
des programmes sociaux et procédé à une renégociation des contrats avec les
multinationales qui exploitent les richesses du pays.
Lundi, le chef de l'État avait qualifié d'"échec total" la marche indigène,
en rappelant que la loi sur l'eau visait à empêcher la privatisation des
ressources.
La communauté amérindienne, qui affirme représenter le tiers des 14
millions d'habitants de l'Équateur, a déjà provoqué la chute de deux chefs
d'État, Abdala Bucaram en 1997 et Jamil Mahuad en 2000.
http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/07/01/equateur-marche-indigne_n_5548893.html
*Politiques de la Pachamama : extraction des ressources naturelles
vs. droits indigènes et protection de l’environnement*
Cet article a été traduit de l’espagnol vers le français par Jessica
Pagazani, et relu par Annabelle Rochereau, traductrices bénévoles pour
Ritimo. Retrouvez l’article original ici : The Politics of Pachamama :
Natural Resource Extraction vs. Indigenous Rights and the Environment in
Latin America
De bon matin, il y a de cela plus de dix ans, j’avais interviewé Evo
Morales à Cochabamba, en Bolivie. Celui-ci, alors leader des cultivateurs
de coca et député dissident, était en train de boire un jus d’orange
fraîchement pressé dans les locaux de son syndicat, sans prêter attention
aux sonneries incessantes du téléphone. Quelques semaines à peine avant
notre entretien, un mouvement social d’ampleur national avait réclamé la
nationalisation des réserves de gaz naturel de la Bolivie. Tout le monde se
demandait comment les richesses du sous-sol pourraient bénéficier à cette
majorité sans ressources qui vivait à la surface.
Concernant ses ambitions pour le gaz naturel bolivien, l’intention de
Morales était de faire des ressources naturelles « un instrument politique
de libération et d’unité en Amérique Latine ». Il était à l’époque
considéré par beaucoup comme un candidat populaire à l’élection
présidentielle et il ne cachait pas que les politiques indigènes qu’il
voulait mettre en œuvre en tant que leader étaient intrinsèquement liées à
une vision de la Bolivie mettant ses richesses naturelles au service du
développement national. « Nous, les indigènes, sommes en train de reprendre
le pouvoir, après 500 ans de résistance. Cette reprise de pouvoir est axée
sur la récupération de nos propres richesses, de nos propres ressources
naturelles. » C’était en 2003. Deux ans plus tard, il était le premier
président indigène à être élu en Bolivie.
Revenons au mois de mars de cette année. La scène se passe un samedi matin
ensoleillé dans le centre-ville de La Paz, alors que les vendeurs de rue
montent leurs stands pour la journée aux côtés d’un groupe de rock qui
organise un concert dans une rue piétonne. Je dois rencontrer Mama Nilda
Rojas, la leader du groupe indigène dissident CONAMAQ, une confédération de
communautés Aymara et Quechua du pays. Rojas, tout comme ses collègues et
sa famille, a été persécutée par le gouvernement de Morales en raison de sa
mobilisation contre les industries extractives. « Les territoires indigènes
sont entrés en résistance, explique-t-elle, car le les veines ouvertes de
l’Amérique Latine continuent à saigner, recouvrant la terre de sang. Ce
sang est pompé par toutes les industries extractives. »
Tandis qu’Evo Morales considère les richesses du sous-sol comme un outil de
libération, Rojas estime que le président n’hésite pas à soutenir les
industries extractives - exploitation minière, pétrolière et gazière - sans
se préoccuper de la destruction de l’environnement ni du déplacement des
communautés auxquels conduisent ces industries.
Comment peut-il exister un tel décalage entre Morales et Rojas ? Cela
s’explique en partie par l’ampleur des conflits qui opposent les politiques
extractivistes menées par les gouvernements de gauche en Amérique Latine et
les politiques de la Pachamama (la Terre Mère), et par la manière dont les
mouvements indigènes ont mené la résistance contre l’extractivisme pour
défendre leurs droits, leurs terres et l’environnement.
Depuis le début des années 2000, une vague de présidents de gauche a
remporté les élections en Amérique Latine en promettant notamment
d’utiliser la richesse des ressources naturelles abondantes pour financer
des programmes sociaux, accroître l’accès aux services de santé et
d’éducation, redistribuer les richesses, donner des moyens d’action aux
travailleurs, lutter contre la pauvreté et bâtir la souveraineté économique
nationale.
Au cours de ce changement , c’est l’État, à la place de la sphère privée,
qui a joué le rôle le plus important dans l’industrie extractive.
L’objectif était d’en faire bénéficier un large pan de la société plutôt
que de simplement remplir les poches d’une poignée de dirigeants de
multinationales, comme cela s’était systématiquement produit sous les
gouvernements néolibéraux. Les coûts sociaux et environnementaux des
opérations d’extraction n’ont pas disparu, seule la vision économique a
changé. « Les activités extractives et l’exportation des matières premières
continuent comme avant, mais elles s’accompagnent maintenant d’un discours
progressiste pour les justifier », explique Carmelo Ruiz-Marrero,
journaliste portoricain spécialisé dans les questions environnementales.
Bien que de nombreuses économies et de nombreux citoyens aient pu profiter
de l’implication accrue de l’État dans l’extraction des ressources. ,
l’extractivisme, même s’il est mis en œuvre par des gouvernements
progressistes, n’a pas cessé d’entraîner le déplacement de communautés
rurales, d’empoisonner les sources d’eau, de tuer les sols et de porter
atteinte à l’autonomie territoriale indigène, comme c’était déjà le cas
sous le néolibéralisme. Comme l’écrit la sociologue argentine Maristella
Svampa, en Amérique Latine, « les politiques progressistes mises en place
ces dernières années s’inspirent de la conception conventionnelle et
hégémonique d’un développement fondé sur l’idée d’un progrès infini et de
ressources naturelles soi-disant inépuisables. » Cette tendance
extractiviste, favorisée par le discours et par les mandats progressistes
de la gauche latino-américaine, a eu des conséquences préoccupantes dans
toute la région.
Suite à la crise de 2001-2002 en Argentine, les gouvernements de Nestor et
Cristina Kirchner ont œuvré avec succès pour redresser l’économie du pays
et pour donner des moyens d’action aux travailleurs. Ils ont mis en place
des politiques économiques progressistes afin de promouvoir la souveraineté
de l’Argentine, après des années de néolibéralisme pendant lesquelles les
entreprises et services publics avaient été privatisés. Les Kirchner ont
placé de nombreuses industries sous le contrôle de l’État et ont utilisé
les nouvelles recettes du gouvernement pour financer des programmes sociaux
et pour réduire la dette du pays face aux entreprises et aux prêteurs
étrangers.
Dans le cadre de cette réorientation politique, en 2012, l’État argentin a
obtenu 51 % des parts de la compagnie pétrolière YPF, qui avait été
privatisée dans les années 1990. Cependant, l’année dernière, la compagnie
argentine YPF a signé un accord avec Chevron pour étendre les zones de
fracturationde gaz de schiste dans le pays. Or les opérations doivent se
dérouler sur les territoires indigènes mapuche. Les communautés indigènes
menacées ont répliqué en occupant quatre puits de forage d’YPF. « Il ne
s’agit pas seulement de la terre dont ils s’emparent », a expliqué Lautaro
Nahuel, de la Confédération Mapuche de Neuquén à Earth Island Journal., «
Toutes les formes de vie naturelle de la région sont étroitement liées. Ce
qu’ils font ici aura des conséquences sur le fleuve Neuquén ; or nous
buvons l’eau de ce fleuve. » Des manifestations contre les projets de
fracturation hydraulique d’YPF-Chevron se déroulent dans tout le pays.
Le président uruguayen José « Pepe » Mujica, qui a récemment attiré
l’attention de la communauté internationale en légalisant la marijuana,
l’avortement et le mariage homosexuel et en proposant d’accueillir
d’anciens détenus de Guantanamo, est en train de négocier un accord avec la
compagnie minière anglo-suisse Zamin Ferrous portant sur un énorme projet
d’extraction minière à ciel ouvert. Ce projet impliquerait l’extraction de
18 millions de tonnes de minerai de fer dans tout le pays au cours des 12 à
15 prochaines années. Outre l’exploitation minière en elle-même, le projet
prévoit la construction de pipelines afin de transporter le minerai à
travers les terres jusqu’à la côte Atlantique du pays. Les critiques ont
pointé du doigt le fait que le plan allait avoir des conséquences
désastreuses pour la biodiversité de la région et allait entraîner le
déplacement de ses agriculteurs. En réponse à ces projets, un mouvement
national est actuellement en cours pour réclamer l’organisation d’un
référendum afin d’interdire l’extraction minière à ciel ouvert en Uruguay.
L’ancien président brésilien Luiz Lula da Silva et son successeur Dilma
Rousseff, tous deux du Parti des travailleurs, ont œuvré pour le
développement de la classe moyenne dans le pays et ont mis en place des
programmes d’aide sociale visant à éliminer la pauvreté et la faim.
Cependant, leurs administrations ont également dirigé un vaste système
économique fondé sur l’extractivisme, ne laissant aucune place aux petits
paysans ni aux questions environnementales. Le Brésil abrite la plus grande
industrie minière de toute la région : en 2011, le volume de l’extraction
était supérieur au double du volume de minéraux extraits dans l’ensemble
des autres pays d’Amérique du Sud. C’est également le plus grand producteur
de soja, une culture OGM qui se propage rapidement sur tout le continent,
avec son lot de pesticides mortels qui détruisent les sols et empoisonnent
les sources d’eau, forçant les petits paysans à quitter les campagnes pour
aller s’agglutiner dans les bidonvilles en périphérie des métropoles
latino-américaines.
Le président équatorien Rafael Correa est devenu célèbre en tant que
défenseur de l’environnement dans son pays en apportant son soutien à
l’adoption, en 2008, d’une constitution donnant des droits à la nature. En
2007, il avait également lancé une initiative pour que le pétrole présent
dans le parc national Yasuní ne soit pas exploité. En échange de la
non-exploitation du pétrole dans cette zone riche en biodiversité, un appel
aux dons de 3,6 milliards de dollars (soit la moitié de la valeur du
pétrole) a été lancé auprès de la communauté internationale en faveur du
Programme des Nations Unies pour le développement, qui finance des
programmes internationaux de santé et d’éducation, entre autres. En août
dernier, comme seulement 13 millions de dollars avaient été collectés et
116 millions promis, Correa a annoncé que son initiative avait échoué, et
que l’extraction du pétrole aurait bien lieu dans le parc Yasuní. Lors
d’une allocution télévisée le président avait déclaré : « Le monde nous a
laissés tomber. »
Et pourtant, tandis que Correa soulignait à juste titre que les nations les
plus riches ont l’obligation de contribuer à résoudre les problèmes liés à
la crise climatique mondiale, dans son pays, il développait l’industrie
minière et criminalisait les mouvements indigènes qui protestaient contre
les industries extractives sur leurs territoires. Sous son mandat, de
nombreux leaders indigènes qui s’organisaient contre les mines, contre les
mesures de privatisation de l’eau et contre l’extraction d’hydrocarbures
ont été mis en prison du simple fait de leur militantisme.
La criminalisation des militants indigènes luttant contre l’industrie
minière au Pérou est également devenue la norme dans ce pays riche en
ressources minérales. Sous la présidence d’ Ollanta Humala, l’industrie
minière a connu un véritable essor, tout comme les conflits qu’elle a
provoqués avec les communautés locales luttant pour défendre leurs droits à
la terre et à l’eau.
En Bolivie, le président Evo Morales s’est largement exprimé sur le thème
du respect dû à la Pachamama, de la lutte contre le changement climatique
dans le monde et de la mise en œuvre des philosophies indigènes telles que
le Buen Vivir (Vivre bien), permettant de vivre en harmonie avec la
planète. Son gouvernement a promulgué certaines politiques progressistes
dans l’optique de générer davantage de revenus publics en confiant à l’État
la gestion de l’extraction des ressources naturelles pour qu’il utilise ce
revenu supplémentaire pour financer une hausse des salaires ainsi que des
programmes sociaux à l’échelle nationale en matière de santé, de retraite,
d’éducation et de développement des infrastructures. L’administration
Morales et son parti, le MAS (Mouvement vers le Socialisme), ont également
cherché à promouvoir des changements constitutionnels et des lois pour la
protection de l’environnement, l’autonomisation des communautés indigènes
et pour faire de l’accessibilité aux services et ressources de base un
droit. Pourtant, la plupart des discours et promesses de changement ont été
contredits par la façon dont les politiques du MAS se sont traduites sur le
terrain.
Le gouvernement a par exemple défendu un projet de construction d’une
grande autoroute à travers le territoire indigène et parc national Isiboro
Secure (TIPNIS). Les protestations contre le projet du gouvernement ont
renforcé le mouvement pour la défense des droits des indigènes et de
l’environnement. En 2011, la réponse du gouvernement a été de brutalement
réprimer les familles qui manifestaient contre le projet routier. La
violence gouvernementale a fait 70 blessés . Les familles et amis des
victimes sont toujours en quête de justice.
Plus récemment, la promesse faite par le MAS de respecter la Terre Mère
ainsi que les droits des indigènes et des petits paysans s’est heurtée à un
autre de ses projets : la loi sur les mines, qui a été approuvée fin mars
par le Congrès, contrôlé par le MAS, et qui devait ensuite être adressée au
Sénat. Mais les manifestations contre la loi ont contraint le gouvernement
à suspendre son adoption en attendant d’en savoir plus sur les exigences
des opposants. Tandis que les coopératives minières privées, célèbres pour
leur indifférence à l’égard de l’environnement et des communautés locales
affectées par l’industrie minière, protestent contre la loi car elle ne
leur octroie pas le droit de vendre les ressources à des entités privées à
l’étranger sans être surveillées par le gouvernement, d’autres groupes avec
des exigences différentes ont exposé leurs critiques. N’ayant rien à voir
avec les mineurs coopérativistes, ces opposants venus des mouvements
paysans et indigènes sont davantage préoccupés par les questions d’accès à
l’eau et par la défense du droit de manifester.
La loi sur les mines accorde à l’industrie minière le droit d’utiliser
l’eau publique pour ses opérations nocives et très gourmandes en eau. Cela
sans se préoccuper du droit des communautés rurales et agricoles à avoir
accès à cette même eau. De plus, cette loi criminalise les protestations
contre les opérations minières ; les communautés les plus affectées par la
pollution et par les déplacements forcés n’auraient donc plus aucun recours
légal possible pour défendre leurs foyers. En réaction à cette loi, un
certain nombre d’organisations indigènes et de petits paysans sont
descendus dans la rue pour manifester.
J’ai pu échanger avec Mama Nilda Rojas, la leader indigène du CONAMAQ, à
propos de sa vision de la loi sur les mines. « Le gouvernement Morales nous
avait dit qu’il dirigerait le pays en écoutant le peuple et que les lois
viendraient d’en bas. Mais, cette promesse n’a pas été tenue en ce qui
concerne la loi sur les mines, poursuit Rojas. Cette loi a été élaborée
sans que les représentants des communautés les plus touchées par les
activités extractives aient été suffisamment consultées. C’est une loi qui
criminalise le droit à la protestation. Cette loi nous empêchera de bloquer
les routes. Nous n’aurons pas le droit de manifester [contre les opérations
minières] », explique-t-elle. « Nous n’oublions pas qu’il s’agit de ce même
Evo Morales que l’on voyait manifester et bloquer des routes [il y a des
années]. Alors, comment se fait-il qu’il soit en train d’abolir ce droit de
protester ? ».
Rojas explique : « Ce gouvernement a prononcé de faux discours au niveau
international, prétendant défendre la Pachamama, la Terre Mère », or ce qui
a lieu en Bolivie est une toute autre histoire. Et pendant ce temps, à
l’extérieur de l’Amérique Latine, les gouvernements, les militants et les
mouvements sociaux voient les pays comme la Bolivie et l’Équateur comme des
exemples à suivre pour vaincre le capitalisme et pour lutter contre le
changement climatique. Le modèle de Yasuní et le respect des droits de la
nature peuvent et doivent avoir un impact au-delà des frontières de ces
pays. Les pays les plus riches et leurs consommateurs, et toutes les
industries dont les sièges se situent dans les pays du Nord, doivent
prendre leurs responsabilités et relever les défis liés à la crise
climatique.
À bien des égards, la majorité des partis de gauche en Amérique du Sud
constituent un progrès par rapport à leurs prédécesseurs néolibéraux. Ils
ont contribué à tracer un chemin formidable vers des modèles alternatifs
qui sont une source d’inspiration dans le monde entier. Dans l’ensemble,
ils ont permis aux pays de se libérer du joug du Fonds Monétaire
International et des dictatures soutenues par les États-Unis, et leur ont
donné les moyens d’accéder à l’autodétermination. Dans l’intérêt de ses
nouvelles orientations, il est à espérer que la droite néolibérale ne
parviendra pas à regagner du terrain dans la région dans un futur proche et
que Washington ne pourra plus continuer à s’immiscer dans les affaires
d’une Amérique Latine toujours plus indépendante.
Néanmoins, alors que cette marche vers le progrès se poursuit sous toutes
ses formes, et que les périodes d’élections vont et viennent, les perdants
de la nouvelle gauche d’Amérique Latine sont bien souvent les mêmes
qu’avant... les communautés rurales expropriées et les mouvements indigènes
qui, pourtant, ont ouvert la voie ayant permis à ces présidents d’accéder
au pouvoir. Au nom du progrès, de la Terre Mère, du Buen Vivir et du
socialisme du XXIe siècle, ces gouvernements contribuent à empoisonner les
rivières et la terre, et à déplacer, emprisonner et assassiner les
militants anti-extractivistes. Une solidarité qui resterait aveugle à cette
contradiction causerait beaucoup de tort aux divers mouvements populaires
qui luttent pour un monde meilleur.
Si un modèle alternatif - mettant la qualité de vie et le respect de
l’environnement au-dessus de la croissance du produit intérieur brut et de
l’expansion de la société de consommation, plaçant la soutenabilité
au-dessus de la dépendance face à l’extraction des matières premières
finies, mais aussi respectant le droit à une agriculture à petite échelle
et le droit à l’autonomie des territoires indigènes plutôt que l’intérêt
des compagnies minières et des exploitations de soja - parvient un jour à
triompher, ce modèle sera sûrement le fruit des luttes menées par ces
mouvements populaires. Pour que ce modèle réussisse à transformer les
tendances progressistes de toute la région, il est nécessaire que les
espaces de dissidence et de débat au sein des mouvements indigènes, paysans
et de défense de l’environnement soient respectés et renforcés, et non pas
écrasés et réduits au silence.
« Nous sommes debout, et nous manifestons contre l’extractivisme, conclut
Rojas, la Terre Mère est fatiguée. »
http://www.ritimo.org/article5316.html
Indígenas y ecologistas rechazan las medidas de Humala de relajar
las normas medioambientales
Grupos ambientalistas, indígenas y de derechos humanos en Perú rechazaron
el miércoles la intención del Gobierno de relajar normas ambientales para
la explotación de recursos naturales, como parte de un paquete de medidas
dirigido a reactivar la economía.
El presidente Ollanta Humala envió hace unos días al Congreso el paquete
que incluye cambios en el sistema tributario, flexibilización de
restricciones ambientales y medidas para impulsar las inversiones en los
sectores como la minería y el petróleo.
El plan debe ser debatido esta semana en el Congreso.
“Este no sólo es un paquete económico, existe una dimensión política que
pretende retroceder los pequeños avances ambientales a un punto de no
retorno”, dijo el director de la ONG CopperAcción, José De Echade, en
conferencia de prensa.
Entre las medidas que han enojado a diversos sectores de la sociedad civil
figuran la reducción a un tercio el costo de las multas ambientales durante
tres años y otras normas que recortan la competencia del Ministerio del
Ambiente.
El paquete del Gobierno ha sido considerado como “positivo” por empresarios
e inversionistas, preocupados por la caída en la clave producción minera en
medio de una menor demanda de grandes consumidores de metales como China.
Pero la Defensoría del Pueblo, un órgano del ámbito estatal, recomendó al
Congreso “no aprobar” la iniciativa del Gobierno porque considera que
debilita la institucionalidad.
“Sostenemos la necesidad de que el fomento de las inversiones no desestime,
ni condicione el deber del Estado de cautelar el cuidado del ambiente en el
que vivimos”, dijo el jefe de la defensoría, Eduardo Vega, sobre el paquete
económico propuesto en una carta enviada al Legislativo.
Entre otras medidas, el Gobierno busca fijar un plazo máximo de 30 días
para que el Estado emita opinión respecto a los estudios de impacto
ambiental de las empresas, para “evitar las dilaciones que afectan el clima
de las inversiones”.
Asimismo, plantea que la creación de “zonas reservadas” se realice por un
decreto supremo del Consejo de Ministros y no por el Ministerio del Medio
Ambiente como se hace actualmente.
Las zonas reservadas tienen restricciones de uso y están protegidas de
cualquier explotación de sus recursos naturales.
El Gobierno ha rechazado que las medidas pretendan recortar las normas que
protegen el medioambiente.
“No hay un debilitamiento en lo absoluto de las leyes ambientales. Se
mantiene los estándares y lo que se quiere es una regulación cumplible por
los agentes económicos”, dijo el miércoles a periodistas el ministro de
Economía, Luis Castilla, a su salida del Congreso donde acudió a sustentar
el plan.
Pero el jefe de la organización que reúne a los pueblos amazónicos de Perú
(Aidesep), Henderson Rengifo, insistió en que las normas “vulneran y ponen
en riesgo los derechos, van en contra de una vida sin contaminación y
favorecen a las empresas”.
http://www.lacelosia.com/indigenas-y-ecologistas-rechazan-las-medidas-de-humala-de-relajar-las-normas-medioambientales/
*Video: Cancio Rojas explica el rol internacional de los pueblos
indígenas*
Desde la aprobación, en el seno de Naciones Unidas, de la Declaración
Universal de los Pueblos Indígenas, distintas organizaciones que los
representan tienen una actividad internacional intensa. Cancio Rojas,
dirigente del Consejo Nacional de Ayllus y Marqas del Kollasuyo (Conamaq)
nos contó cómo funciona ese aparato burocrático.
http://www.erbol.com.bo/podcast/mapamundi/cancio_rojas_explica_el_rol_internacional_de_los_pueblos_indigenas
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